Les MIB I: Tout a commencé en 1947. Cette année-là, Kenneth Arnold, un homme d'affaires américain... Eh oui! La grande saga des MIB (Men In Black, les Hommes en Noir) commence exactement comme celle des soucoupes volantes: même région, mêmes acteurs, même époque... Il faut dire que ces étranges entités sont comme l'ombre portée au sein de l'humanité par le phénomène des mystérieux engins volants, l'accompagnant dans toutes ses variantes, sous toutes les latitudes... sans avoir connu, jusqu'au film sorti cet été, la même popularité! Il faut dire aussi qu'ils n'ont rien pour être populaires: inquiétants, menaçants, insaisissables, destructurants, souvent associés aux aspects les plus sombres de la CIA, les MIB sont faits pour tenir le rôle du méchant dans la nébuleuse soucoupique, à peine surpassés par certains Gris dans la répulsion qu'ils inspirent. Mais cela n'empêche qu'ils soient aussi farceurs à l'occasion, et semblent parfois jouer un épisode de Parker Lewis. Mais qui sont-ils exactement? Des habitants de la Terre? Des robots? Des extraterrestres capables de mimétisme au point de ressembler aux humains? Ou des entités d'un monde parallèle, régi par des lois différentes du nôtre? Et dans quelle mesure sont-ils liés au pouvoir des Etats? Leur passionnante et énigmatique histoire va peut-être nous éclairer sur ces questions incertaines... Un MIB protohistorique Tout a commencé en 1947, sauf, bien sûr, pour ce qui s'est passé avant, ainsi qu'il en va pour les ovnis eux-mêmes. Un ovni, cet appareil en forme de cigare, mû par une immense hélice et observé par trois hommes au Nouveau-Mexique, le soir du 26 mars... 1880? Oui, au sens propre, l'origine de cet étrange engin n'ayant jamais pu être identifiée. A bord se trouvait une compagnie de joyeux drilles, qui riaient et parlaient une langue inconnue des témoins, et qui lâchèrent par-dessus bord divers objets: une fleur magnifique, un ruban de papier qui avait l'aspect de la soie et sur lequel étaient écrits des caractères asiatiques, et une tasse d'une "facture très particulière", s'il faut en croire ceux qui la virent brièvement, car tous ces articles furent soustraits rapidement aux yeux du commun des mortels. Car à l'occasion de cette toute première observation des temps modernes, d'un objet volant inconnu en tant que véhicule transportant des êtres humains, ou humanoïdes, va se manifester déjà le type de personnage qui deviendra célèbre sous l'appellation de MIB. Il est vrai qu'ici cette définition semble un peu abusive, puisqu'on ne dispose d'aucune indication sur la couleur des vêtements de l'étranger qui, quelques heures seulement après que les objets aient été exposés dans la vitrine d'une gare voisine, arriva de nulle part et en offrit une somme telle que leur détenteur ne put refuser de les lui céder! Cet homme, qui prétendait être un "amateur de curiosités", identifia les articles comme étant de provenance asiatique et les emporta, supprimant ainsi, à l'instar de nombre de MIB plus contemporains, l'élément matériel qui demeurait comme preuve tangible de l'observation insolite. L'affaire de Maury Island Ainsi, tout a véritablement commencé en 1947, quand Kenneth Arnold, qui s'était emballé pour cette histoire de soucoupes après sa fameuse observation du Mont-Rainier, fut envoyé par Ray Palmer, l'éditeur de la revue Amazing Stories à Chicago, pour enquêter sur l'affaire de l'île Maury, dans l'Etat de Washington, donc relativement à proximité pour lui qui se déplaçait avec son avion personnel. Rappelons brièvement ce que d'aucuns considèrent comme les faits, d'autres comme une histoire montée de toutes pièces: trois jours avant l'observation d'Arnold, un surveillant du port de Tacoma et son fils avaient vu six objets volants en forme de doughnut (circulaires avec un trou au milieu) survoler leur embarcation alors qu'ils patrouillaient près de Maury Island. Semblant en difficultés, l'un d'eux se mit à osciller, puis émit une explosion et lâcha sur eux un filet de matière métallique brillante, qui coulait comme de la lave, et qui blessa le fiston et tua le chien qui les accompagnait. Quand Kenneth Arnold arriva sur les lieux, il trouva Harold Dahl, le marin, fort réticent à raconter ce qui lui était arrivé. Arnold dut user de toute sa force de conviction et finalement, Dahl fut mis en confiance et fit au (déjà célèbre) businessman le récit suivant: Le lendemain de l'incident, à la première heure, une Buick dernier modèle s'arrêta devant sa maison. Un homme en complet noir, de taille moyenne, frappa à sa porte et lui fit le récit, par le menu, des événements de la veille, absolument comme s'il avait été présent et qu'il eût assisté à toute la scène. Il prévint alors Dahl que s'il s'avisait de parler de ce qu'il avait vu à quiconque, des "répercussions déplaisantes" pourraient s'ensuivre pour lui et sa famille. Comme Dahl ne s'était encore ouvert à personne de cette affaire, ces paroles le laissèrent interdit. De fait, après qu'il eût commis l'imprudence de raconter son
histoire à Kenneth Arnold et de lui confier un échantillon de ce qui avait
chu de la soucoupe, Dahl disparut, et aucun enquêteur ne parvint à le
retrouver. Crissman, le collègue de Dahl, fut littéralement exilé en
Alaska (Barker) ou au Groenland (Keel), soudainement rappelé par l'armée
dans laquelle il avait servi comme pilote pendant la guerre. Deux
officiers des renseignements de l'armée, venus enquêter sur place,
n'allèrent pas très loin: leur avion s'écrasa peu après le décollage de la
base voisine de Tacoma, avec le morceau de métal mystérieux qu'ils avaient
emporté; Paul Lance, un journaliste de Tacoma qui avait aidé Arnold lors
de son enquête, mourut lui aussi peu après. Un autre journaliste, Ted
Morello, de United Press, qui était également sur l'affaire (les
soucoupes volantes, depuis quelques jours, faisaient la une de tous les
journaux), prit Arnold à part et lui dit: Ainsi commençait la saga des MIB, dans le mystère, la violence et le sang, début d'une longue série de disparitions, de suicides et de cancers galopants, qui jalonnèrent l'ufologie pendant toutes les années qui suivirent. L'International Flying Saucer Bureau
Il raconta à ses proches collaborateurs qui le pressaient de questions, comment il avait été contraint, par trois hommes dont il avait eu la visite, de renoncer à poursuivre ses recherches. Bender avait mis sur papier ses dernières idées en matière d'ovnis et les avait envoyées à un ami. Les MIB arrivèrent peu après, en possession dudit papier, le menaçant des pires conséquences s'il advenait qu'il le publiât. Plusieurs heures durant, ils le cuisinèrent sur le sujet, et ils lui firent part d'une révélation que Bender qualifiera de fantastique et d'effrayante, porteuse de changements importants dans tous les domaines du développement humain, particulièrement dans les sciences. Avant de s'en aller, l'un des trois hommes en noir prévint Bender: "Si un seul mot sur ceci sort de votre bureau, vous aurez des ennuis." Bien sûr, les membres du petit comité qui entretenaient avec
Albert Bender des relations proches et amicales, ne pouvant réprimer leur
curiosité, mirent au point toutes sortes de stratagèmes pour tenter d'en
savoir plus. Bender, qui leur paraissait choqué par son aventure (il leur
avoua n'avoir pas pu manger pendant trois jours après la fameuse visite),
resta toujours aimable à leur égard, et supporta avec patience leurs
questions croisées. Gray Barker, qui était à l'époque Directeur des
Enquêtes de l'IFSB, rendit compte avec précision de ces séances
dans son livre They Knew Too Much About Flying Saucers. Avant
chaque réponse, Bender réfléchissait pendant quelques secondes, puis
finissait par dire la plupart du temps: "Je ne peux pas répondre à cela",
même s'il s'agissait de questions apparemment banales sur le phénomène en
général ("j'ai peur de déraper", disait-il!). "Je crois, dit plus tard le directeur de l'IFSB, que
j'étais tombé sur quelque chose que je n'aurais pas dû savoir. Quand les
trois hommes m'ont donné une certaine information, j'ai l'impression que
je suis devenu blanc comme un linge." Dix ans plus tard, en 1963, paraissait The Flying Saucers
and the Tree Men, dans lequel Bender livrait une toute autre image des
hommes en noir qui l'avaient obligé à interrompre ses recherches, et dont
il avait dit à l'époque qu'"ils n'étaient pas très amicaux" (ce qui était
manifestement un euphémisme). A l'en croire, ces hommes, vêtus et coiffés
de noir, avaient une apparence ordinaire en dehors du fait qu'il
semblaient pouvoir se matérialiser et se dématérialiser à loisir. Il
aurait été transporté dans une base secrète de soucoupes en Antarctique,
où on lui aurait révélé la vraie nature de ces engins et la raison de leur
présence sur Terre: ces visiteurs extraterrestres extrayaient de l'eau des
océans un élément dont ils avaient besoin. Une fois cette opération
terminée, Bender pourrait enfin parler - c'est pourquoi il avait attendu
si longtemps, écrivait-il. Les MIB en Australie, une imitation? Le correspondant de Bender en Australie, Edgar Jarrold,
reçut à la même époque une visite analogue. Lui aussi dut promettre sur
l'honneur de ne parler à personne, pas même à sa femme, de ce qui se
passerait lors de ces visites, sans en avoir reçu la permission. Il eut
néanmoins l'autorisation de mettre par écrit certaines des déclarations de
son énigmatique interlocuteur, en sa présence. Ces révélations, écrivit
Jarrold à Bender, le surprenaient au-delà de ce qui était imaginable!
Lui-même les accueillait de sang-froid, mais il ajoutait qu'elles étaient
susceptibles d'effrayer bien d'autres personnes, et de leur faire perdre
la tête... Etonnamment, il lui fut conseillé de changer l'appellation de
son groupe, d'Australian Flying Saucer Bureau (Bureau australien
des Soucoupes Volantes) en Interplanetary Ships Sighting Bureau
(Bureau d'Observation des Vaisseaux Interplanétaires)! Ou des vrais de vrai? Mais Edgar Jarrold avait vécu, quelques mois plus tôt, des
expériences d'une nature plus inquiétante, des manifestations plus en
rapport avec les descriptions ultérieures d'Albert Bender (ce qui donne à
ces dernières, malgré tout, un semblant de crédit). Un jour, alors qu'il faisait ses courses dans un grand
magasin de Sydney, Jarrold fut brutalement poussé en bas des escaliers.
Contusionné, il s'enquit auprès des personnes présentes de l'allure de son
agresseur: personne n'avait vu quelqu'un le pousser, il avait semblé
tomber de lui-même! Encore une fermeture de boutique... John Stuart était l'un des dirigeants des Flying Saucers
Investigators. Sa collègue, Doreen Wilkinson, était partie, ne sachant
plus que penser du phénomène, quand John écrivit une dernière lettre à son
ami Gray Barker, en 1955. Le papier ne portait plus l'en-tête de
l'organisation. John s'en expliquait ainsi:
Il était trois heures du matin, en cette fin de juillet 1952. Un reflet de lumière sur l'eau attira l'attention de Rossi. Il leva les yeux et vit un objet bizarre, comme une bobine aplatie, avec des rotors sur le dessus, qui planait un peu au-dessus du cours d'eau. Il lançait des éclairs oranges et bleus. Un tube sortit bientôt de l'objet et plongea dans la rivière, semblant pomper de l'eau. Rossi regardait la scène bouche bée, quand un personnage d'apparence humaine émergea par une ouverture au sommet de l'engin. Il dévisagea le pêcheur pendant un instant, puis pointa son doigt vers lui, comme s'il voulait le montrer à une autre personne que Rossi ne pouvait pas voir, à l'intérieur de l'objet. Carlo Rossi n'était pas rassuré et prit la fuite. Un rayon de lumière verte passa encore au-dessus de sa tête, tandis qu'il ressentait comme une secousse électrique dans tout le corps. S'étant jeté à terre, il put voir l'objet s'élever et disparaître en direction de Viareggio. Rossi décida de ne parler à personne de ce qu'il avait vu. Ainsi fit-il, et il ne fut pas peu surpris quand, deux mois plus tard environ, le 15 septembre, alors qu'il gagnait son lieu de prédilection en fin de journée, un étranger le salua et lui demanda s'il n'avait pas vu "un avion, ou un autre engin volant au-dessus de la rivière"! L'inconnu, qui avait semblé l'attendre, était vêtu de bleu sombre, et son visage était très anguleux et son regard pénétrant (caractéristiques communes à la plupart des cas de MIB). Il s'exprimait en italien, mais avec un fort accent, comme celui d'un Scandinave. Rossi, se sentant menacé, nia avoir vu quoi que ce soit. L'autre lui offrit alors une cigarette - comme le pêcheur n'en avait jamais vue, avec une marque dorée sur le côté. Sitôt qu'il en eut tiré une bouffée, il se sentit pris de vertiges et de nausées. Alors l'étranger lui arracha la cigarette, l'écrasa et la jeta dans la rivière! Puis il s'en alla sans demander son reste.
Un MIB chez Mao Li Jing-Yang avait six ans en mai 1963, quand il vit, tandis qu'il jouait avec ses camarades, un disque argenté brillant qui planait dans le ciel de sa province du Shansi, à Yangguan précisément. Le lendemain de cette observation, Li fut arrêté dans la rue par un homme très grand, mince et habillé tout en noir. L'homme demanda à Li, en pointant l'endroit du ciel où l'objet était apparu, s'il avait vu quelque chose d'inhabituel récemment. L'enfant répondit bien sûr par l'affirmative, et le MIB lui dit alors de "ne jamais dire à personne" ce qu'il avait vu. Puis il s'en alla et disparut au coin de la rue. Li rapporte que l'apparition de ce personnage peu commun fut remarquée et abondamment commentée par plusieurs habitants, qui furent frappés par la démarche mécanique et la voix bizarre de l'inconnu, qui semblait sortir d'un automate - ses lèvres restant immobiles tandis qu'il parlait. Il fit ainsi à l'observation du disque volant une publicité qui allait exactement à l'encontre de sa mise en garde au petit Li. Des MIB pas très "British"...
Il résista poliment à leurs insinuations, ce qui eut pour effet de les mettre hors d'eux: ils se précipitèrent dans leur Jaguar et démarrèrent sur-le-champ, abandonnant le témoin en rase campagne, à cinq miles de chez lui... Les amateurs de photos L'aventure de Rex Heflin, cet inspecteur d'autoroute de Santa Ana (Californie) qui avait photographié un ovni près d'un camp de Marines, a marqué les esprits. Heflin avait réussi à prendre plusieurs polaroïds depuis sa camionnette, ce 3 août 1965, et son observation fait l'objet d'un chapitre du fameux Rapport Condon, résultat de l'étude officielle mandatée par le gouvernement américain en 1967.
Deux ans plus tard, des inconnus frappent à sa porte, au
crépuscule. Ils portent des uniformes de l'Air Force. Fort de sa
première expérience, Heflin leur demande leurs papiers, et note
soigneusement leur identité. Ces hommes lui parlent des photos, et lui
demandent s'il sait quelque chose du Triangle des Bermudes! Pendant la
conversation, Heflin remarque la présence d'une voiture garée dans la rue,
avec une inscription sur la porte avant qu'il ne parvient pas à lire. Il
aperçoit une silhouette sur le siège arrière, et une lumière violette
éclaire faiblement l'intérieur, lumière qu'il pense émaner de cadrans
d'instruments. "On est en train de m'enregistrer", se dit-il. Son poste de
radio FM, qui est allumé au salon, fait entendre des "pops"
bruyants et distincts pendant tout l'entretien. Cette histoire restera dans toutes les mémoires, et aujourd'hui encore, bien des gens dans le petit monde soucoupique américain pensent que les MIB sont avant tout des chasseurs de photographes, et vont jusqu'à douter de leur existence si leurs propres clichés ne leur ont jamais été réclamés! Ce qui est, bien sûr, une vision un peu simpliste du rôle de ces étranges personnages. Une reconnaissance officielle Suite au bruit créé par ces confusions entre les MIB et des
représentants d'organismes officiels, l'Air Force fut sur le
qui-vive, et le 1er mars 1967 (l'année qui fut la plus fertile en MIB) un
memo très sérieusement intitulé "Personnifications d'officiers de l'Air
Force", signé par le Lieutenant Général Hewitt Wheless, Air Force
Assistant Vice Chief of Staff, fut envoyé à tous les commandants. En
voici la teneur: Le Dr. J. Allen Hynek, qui était à l'époque le consultant scientifique
de l'Air Force pour les ovnis, écrivit dans un article paru dans
Playboy en décembre 1967: Le Dr. Edward U. Condon, quant à lui, d'après John Keel, a reçu la visite d'un "MIB" un peu particulier à l'université du Colorado, à l'époque où il dirigeait l'étude qui porte son nom. Cet individu laissa son chauffeur l'attendre dans sa Cadillac, entra dans le bâtiment et se dirigea droit vers le bureau du professeur. Il se présenta comme étant Mr. Dixsun, représentant du Septième Univers. Il avait l'aspect habituel de cette sorte de MIB assez râblés, avec des lunettes noires. Il proposa au Dr. Condon, moyennant une assez forte somme, de l'aider à contacter des hommes de l'espace - ce qui n'était pas précisément la tasse de thé du professeur... Mr. Dixsun remonta alors dans la Cadillac et s'en alla sans doute hanter d'autres amateurs de soucoupes. Le cas Watts Tim Beckley, l'enquêteur et auteur bien connu, consacre au cas de
Carroll Wayne Watts un chapitre entier de son ouvrage sur les MIB, "The
UFO Silencers". Tim connaît bien le Capitaine Robert Loftin, que le
Dr. Condon avait chargé de recueillir le témoignage de Carroll Watts au
cours de l'étude officielle qu'il conduisait alors, sous mandat de
l'Air Force. L'aventure de Carroll Watts a commencé le 31 mars 1967, alors qu'il
rentrait chez lui à Loco, Texas, aux environs de 22h30. Ayant aperçu une
lueur dans un bâtiment abandonné non loin de là, il s'en approcha et
découvrit un objet cylindrique d'une trentaine de mètres de long, et de
2m50 à 3m de haut (l'objet était à terre, à l'horizontale). Pensant qu'il
s'agissait d'un prototype en difficulté, il se mit à cogner sur la surface
pour obtenir un signe de vie. Une porte s'ouvrit alors, et une voix
métallique invita Watts à entrer et à subir un examen médical, qui se
conclurait par un voyage dans l'espace s'il se révélait positif. Mais il
n'osa pas s'avancer à l'intérieur et prit la fuite, tandis que l'objet
s'envolait vers le sud sans un bruit. Lors de contacts ultérieurs, Carroll Watts put prendre onze bonnes
photographies du 'cigare', et une (très floue) de l'un des êtres qui le
pilotaient. D'autres personnes de la région ayant aussi observé des ovnis,
l'affaire finit par arriver aux oreilles de l'Air Force, qui la
transmit au comité Condon. Watts envoya une copie de ses photos au comité,
ainsi que son témoignage détaillé de son extraordinaire expérience. Une
autre série de copies fut adressée au Dr. Hynek, qui déclara qu'à première
vue, il ne s'agissait pas d'une fraude. "Si c'est un mensonge, remarqua
Hynek, il est très très intelligent. En fait, il serait si intelligent que
ce serait presque aussi intéressant que ce que ce fermier prétend avoir
vécu." Néanmoins, et pour s'en assurer, il suggéra que le témoin soit
soumis au test du détecteur de mensonges. D'après Beckley, un groupe exclusivement chargé de réduire au silence les témoins d'ovnis trop crédibles existe bel et bien... et aucune agence gouvernementale ne couvre ses activités. Les "MIB" en cause dans cet épisode n'en paraissent pas moins terriens, humains et usant de moyens fort triviaux! Ce qui tranche avec d'autres témoignages, où les entités en cause présentent des caractéristiques un peu plus "exotiques". Mystérieuse Long Island Une des vagues d'apparitions d'ovnis qui fut la plus liée aux MIB fut
peut-être celle qui se déroula à Long Island (New-York) en 1967. On
y releva tout une série de rapports faisant état de curieux voyageurs,
déambulant dans les ruelles au milieu de la nuit. Ils avaient une allure
les apparentant à des Tziganes ou à des Orientaux, à la peau brun olivâtre
assez foncée. Le comportement de cette femme énigmatique est une répétition exacte de
ce qui était arrivé à une famille de Cape May (New Jersey) plus tôt dans
l'année. Un individu bizarre, qui lui aussi avait "fait un long voyage",
avala une pilule avant d'avoir avec ses hôtes une conversation sans queue
ni tête. Puis il fit quelques pas dans la nuit, monta dans une Cadillac
noire, et s'en alla tous feux éteints... MIB ou... EBE? Toujours dans l'Etat de New-York, à Eden, un chasseur était à l'affût,
cette nuit du 1er mars 1967. Soudain il entendit un bruit inhabituel et
vit atterrir un objet circulaire, d'apparence dorée. Une porte s'ouvrit
("comme la porte coulissante d'un ascenseur", rapporte Dewitt Baldwin, le
chasseur) et un homme sortit, vêtu d'une combinaison collante noire, comme
celle d'un aviateur. L'homme, qui portait une sorte de casque et des
lunettes protectrices, s'approcha: "Il me demanda ce que je faisait. Ce
n'était pas un Blanc, ce n'était pas un Noir non plus. Il parlait tout à
fait normalement, sans accent. Je lui dit que je chassais. Il me demanda
si j'étais né ici, et je lui répondis que non, que j'étais né en Géorgie.
Il saisit mon fusil, l'examina, puis me le rendit. Il me dit qu'il
reviendrait. Puis il grimpa dans la soucoupe, et quelques secondes plus
tard, disparut de ma vue." "L'homme le plus étrange que j'aie jamais vu!" Tout commença par cet objet semblant tomber du ciel, brillant de couleurs rouge, verte et blanche, que les Christiansen ont vu depuis le Garden State Parkway, parallèle à Burleigh, dans le New-Jersey, ce 22 novembre 1967. Après s'être arrêtés, ils constatèrent que l'engin volait silencieusement, à basse altitude; puis il fit un angle aigu et passa au-dessus de leurs têtes! Ils purent ainsi voir ses phares allongés, qui partaient de la partie inférieure de l'objet pour s'étendre vers le haut. Les deux filles les plus petites étant effrayées par cette apparition, les Christiansen ne s'attardèrent pas et rentrèrent à la maison. Ils appelèrent alors la base de l'Air Force la plus proche, et un officier leur posa quelques questions. Plus tard, ils reçurent un appel d'une autre base, située dans un autre état, d'où ils furent interrogés beaucoup plus longuement sur leur expérience. Ce soir-là, un des membres de la famille perçut de bizarres bruits électroniques, comme des signaux radio. Après des vacances en Floride, les Christiansen avaient emménagé dans une nouvelle maison, à Wildwood, New-Jersey. Le 9 janvier 1968, à cinq heures trente de l'après-midi, on frappa à la porte. Ils ouvrirent et un homme entra, que Connie, dix-sept ans, décrira comme "le plus étrange qu'elle ait jamais vu"! Il demanda si Edward Christiansen habitait bien ici, se présentant comme un émissaire du Bureau de Recherche des Héritiers (Missing Heirs Bureau). "M. Christiansen pourrait avoir hérité une grosse somme d'argent!" L'homme déclina son identité, que les Christiansen ne purent se rappeler ensuite. Ils se souvinrent seulement de l'avoir entendu dire que ses amis l'appelaient "Petit" ("Tiny")... De très grande taille, il était aussi volumineux, et les Christiansen estimèrent qu'il devait peser dans les 150 kilos. Il portait une toque de fourrure à la russe, mais avec une visière noire, et un mince manteau d'une matière noire qui ne semblait pas le protéger du froid intense qui régnait ce jour-là. S'étant défait de sa coiffe, il arbora un crâne grand et rond, mais son visage était anguleux et pointu. Ses cheveux étaient noirs, mais très courts, comme s'ils avaient été rasés et avaient à peine repoussé. Ses yeux étaient un peu exorbités, et l'un d'eux paraissait de verre, ne suivant pas les mouvements de l'autre. Sa voix aussi était étrange, comme si elle avait été produite par un ordinateur, avec des phrases juxtaposées, prononcées sur un ton monocorde. Sa respiration était sifflante. En enlevant son manteau, il laissa entrevoir une sorte de badge, qu'il s'empressa de recouvrir de la main. C'était un badge métallique, mais différent de celui que portent les policiers américains. Connie dit avoir eu le temps d'apercevoir des lettres et des chiffres, comme un K et plus loin un x... Mais de toute évidence, il ne voulait pas que ses hôtes le voient. En s'asseyant, les jambes de son pantalon noir remontèrent sur ses mollets. Il avait des chaussures noires aux semelles très épaisses, des chaussettes noires... et de l'une d'elle sortait un fil vert qui s'introduisait sous le pantalon! Sur une courte section, ce fil passait sous la peau de la jambe de Tiny, à un endroit où on voyait juste une tache brune. Comme les Christiansen étaient sur le point de passer à table, ils invitèrent Tiny à se joindre à eux. Celui-ci prétendit être au régime, mais ajouta que dans dix minutes, il prendrait bien un verre d'eau! Puis il se mit à interroger M. Christiansen pour déterminer s'il était bien l'héritier. Ses questions allaient des cicatrices qu'Edward Christiansen avait sur le corps, aux voitures qu'il avait possédées et aux écoles qu'il avait fréquentées... Alors qu'il parlait, le visage de Tiny devenait toujours plus rouge. Il ne tarda pas à réclamer son verre d'eau, dans lequel il fit fondre une pilule jaune; et après l'avoir bu, son teint repris sa couleur normale. Après trois quarts d'heure, il prit congé. Arline Christiansen le regardait, alors qu'il était sorti de la maison, et le vit faire un geste. Une grosse Cadillac noire 1963 s'avança alors, émergeant de l'obscurité tous feux éteints. Tiny y monta et la voiture partit, sans allumer ses phares. Vrais et faux ufologues Les agents des services gouvernementaux ou les officiers de l'Air
Force, s'ils ont souvent fait les frais du mimétisme des MIB, ne sont
pas les seuls à avoir pâti des interventions intempestives de ces
mystérieux acteurs: des chercheurs connus ont, eux aussi, vu leur personne
et leur réputation être utilisées de façon à ce qu'une confusion totale
s'ensuive dans les enquêtes en cours. Enquêteur sous surveillance George Smyth avait commencé à s'intéresser aux ovnis après qu'avec deux autres soldats, il en eût observé deux pendant son engagement dans la guerre de Corée. Revenu à la vie civile, il s'était abonné à Saucer News et faisait pour la revue des enquêtes dans sa région, le New-Jersey. Le 10 octobre 1966, deux adolescents s'étaient trouvés nez à nez avec
un être monstrueux, de plus d' 1m80, à la peau verte et aux yeux rouges,
sans nez, oreilles ni cheveux, alors qu'ils se promenaient dans les bois
aux environs d'Elizabeth (N.-J.). Un attroupement s'était formé autour des
garçons qui racontaient leur aventure quand Smyth arriva, remarquant aussi
une grosse limousine noire parquée à quelque distance. Deux hommes trapus,
au teint basané, en sortirent, tandis que Smyth put voir qu'un troisième
restait au volant. Ils s'approchèrent du groupe et posèrent à leur tour
une ou deux questions aux témoins. Leur accent était indéfinissable, et
leurs yeux légèrement en oblique. Pendant une année, Smyth n'entendit plus parler des MIB. Puis le soir
de Thanksgiving de 1967, alors qu'il promenait son chien devant
chez lui, une limousine noire s'arrêta, assez loin pour demeurer dans
l'ombre. Un homme au teint hâlé sortit et s'approcha, tandis que le poil
du chien se hérissait et qu'il se mit à hurler à la mort. L'homme dit à
Smyth qu'il voulait tous les résultats de ses enquêtes sur les ovnis. Bien
sûr, Smyth refusa, d'autant plus que l'inconnu ne voulait pas
s'identifier. "Vous le regetterez!" dit-il alors, retournant à sa voiture
dont il ouvrit la portière sans la toucher! Smyth, qui observait
soigneusement, ne discerna d'ailleurs pas de poignée... mais distingua,
peint sur la carrosserie, un "V" doré, surmonté d'un éclair. La
voiture démarra sans aucun bruit, comme propulsée à l'électricité. Smyth
aperçut encore un intérieur rouge, et eut le temps de relever le numéro
d'immatriculation: U 1496. Il avait senti, dans le regard de l'inconnu, un
pouvoir hypnotique auquel il avait du résister. Un mois passa, avant qu'un homme ne l'appelât, disant appartenir à un
groupe ufologique californien - dont Smyth n'avait jamais entendu parler.
Son interlocuteur lui dit bien connaître ses activités, mentionnant des
incidents dont Smyth n'avait jamais parlé à personne! De mauvais sosies George Smyth n'avait pas fini de découvrir les multiples facettes des
MIB! Début mai 1968, il aperçut depuis sa fenêtre à l'étage une Volkswagen
s'arrêter et trois hommes en sortir, qu'il reconnut tout de suite, car il
avait vu leur photo dans un numéro de Saucer News: c'étaient les
fameux ufologues John Keel, Gray Barker et James W. Moseley. Il dévala
aussitôt l'escalier pour les accueillir, mais au moment où il ouvrait la
porte, la "coccinelle" bleue, non immatriculée, démarrait à vive allure!
Intrigué, il appela Moseley et Barker au téléphone: ils n'avaient pas
bougé de chez eux de toute la matinée! Une semaine plus tard, trois hommes accostèrent Smyth dans un parking, émergeant d'une Plymouth noire. Ils exhibèrent des cartes de membres de S.A.U.C.E.R.S., l'organisme d'enquête de Saucer News; ils lui dirent qu'ils étaient au courant des derniers événements qu'il avait rapporté à la rédaction, mais qu'ils souhaitaient des précisions - que Smyth leur donna, tandis qu'un des hommes prenait d'abondantes notes. Mais intrigué par la plaque de leur voiture (dont l'immatriculation se révéla fausse), il vérifia auprès de la revue: personne n'avait parlé de ces informations à quiconque! Le 11 juin, George Smyth appela un autre ufologue à Jersey City, John
J. Robinson: Les MIB au Rayon Jaune Peu après cet incident, des connaissances de Smyth se mirent à lui dire
qu'un homme très grand, aux cheveux gris, quêtait des renseignements à son
sujet. Dès qu'on lui demandait son nom, l'homme tournait les talons.
Toutes les personnes qu'il interrogeait étaient des employés des
différents établissements où Smyth avait coutume de se restaurer. Seul un
marchand de hot-dogs, qui le connaissait bien, parla longuement
avec l'individu. Il en ressortit que ce dernier savait déjà sur Smyth plus
de choses qu'il aurait pu en apprendre de cette conversation! Mais il n'en était pas quitte avec les MIB pour autant! Le 18 juin,
Robinson reçut un coup de fil de sa part. Smyth lui raconta qu'il avait
été empêché de se rendre à son travail ce jour-là, suite à une
intervention de ses mystérieux suiveurs. Vénusiens contre MIB Le Dr Frank E. Stranges, président et fondateur du National Investigation Committee on UFOs, avait été contacté en 1959 par une employée du Pentagone qui l'avait introduit auprès de Valiant Thor, un être d'une qualité qu'il est impossible de trouver sur Terre: Val Thor venait de Vénus et avait séjourné pendant trois ans au sein du coeur stratégique des Etats-Unis d'Amérique, tentant d'influencer, de façon parfaitement pacifique, la marche du monde humain vers un état plus harmonieux et laissant à l'avenir de notre planète une chance, un espoir. Ses vues ayant été finalement rejetées par les groupes de pression américains (au grand dam d'Eisenhower qui, pour sa part, aurait été assez favorable aux propositions de l'émissaire vénusien), Valiant Thor avait regagné ses pénates, mais gardait avec ses meilleurs alliés terriens des relations qu'il prenait grand soin d'entretenir, pour leur plus grand bonheur. Le Dr Stranges recevait ainsi, de temps à autre, une invitation à rejoindre l'équipage de Val Thor, ce qui le mettait toujours dans un état d'euphorie assez compréhensible. Ce jour de janvier 1974, le rendez-vous devait avoir lieu aux environs de Las Vegas, où les Vénusiens avaient posé un de leurs vaisseaux dans un endroit discret, du côté du lac artificiel créé par le barrage Hoover. Le ciel du Nevada rougeoyait déjà quand l'avion de Frank Stranges se posa sur la piste de Vegas, et le docteur se dirigea tranquillement vers la sortie de l'aéroport, se sachant attendu par l'un ou l'autre des membres de l'expédition. Quand deux hommes jeunes, vêtus de costumes noirs bien ajustés, l'appelèrent par son nom en lui faisant signe, il ne se méfia pas et leur confia sa mallette, tandis qu'ils l'emmenaient vers leur Cadillac noire garée sur le parking. Un troisième homme, en noir également, attendait au volant, et Stranges fut invité à monter à l'arrière, à côté de l'un de ses "hôtes" qui y avait déjà pris place. Puis le dernier s'installa de l'autre côté sur la banquette arrière, la limousine étant assez large pour permettre cette disposition sans nuire au confort. Grisé par la perspective de revoir son ami de l'espace, Frank Stranges ne prêta pas une attention suffisante à l'odeur de cigare qui flottait dans la voiture: il savait, en effet, que les Vénusiens ne fument jamais, ni ne fréquentent de fumeurs. Mais il était trop tard; la Cadillac avait démarré et s'éloignait de l'aéroport, mais elle s'arrêta soudain sur le bord de la route et l'homme qui était à sa droite l'invita à descendre à sa suite. Celui de gauche le poussa alors d'un violent coup de pied qui l'envoya s'étaler dans la poussière! Les deux MIB lui sautèrent dessus, tandis que Stranges, se rappelant fort à propos ses cours d'arts martiaux, roula rapidement sur lui-même, hors de portée des deux assaillants pendant quelques secondes. A peine rétabli sur ses pieds, il fut jeté à nouveau à terre, ses lunettes et ses côtes pareillement écrasées. Il parvint pourtant à se relever et envoya un direct au visage de l'un des attaquants: le bruit de cartilage brisé qu'il entendit alors venait de sa main... désormais hors d'usage pour un temps! Entretemps, le conducteur était sorti, lui aussi, et, se mêlant à la bagarre, fut accueilli par un coup de talon dans l'estomac... Soudain, une Cadillac blanche stoppa net devant la noire aux portières ouvertes: deux hommes en combinaison argentée en bondirent et portèrent secours au Dr Stranges. Celui-ci comprit vite que cette intervention inespérée était due à ceux qui devaient normalement l'accueillir à l'aéroport! Sans crier gare, le chauffeur MIB s'engouffra dans sa voiture et fit mine de démarrer. Mais de son bras étendu, simplement, l'un des Vénusiens fit fondre les pneus arrières, immobilisant net la Cadillac. Puis l'extraterrestre saisit le MIB sur son siège à travers la vitre, sans la briser, et le sortit de la même façon pour le déposer sur le sol, où gisaient ses deux compères! Ensuite, sans s'embarrasser d'une clé, il ouvrit le coffre pour récupérer la mallette du Dr Stranges et l'équipage s'en alla. Quelques dizaines de mètres plus loin, cependant, la limousine blanche se rangea sur le côté. L'ami de Stranges fit quelques pas vers l'arrière, et exécuta quelques gestes en direction de la Cadillac noire et des trois MIB restés à terre: en quelques secondes, la voiture et les hommes avaient disparu! Il ne restait que des traces de lutte dans le désert, et un peu de caoutchouc fondu que le sable avait absorbé... Dans la Cad blanche qui était repartie en direction d'Henderson, le Vénusien rassura Stranges avant qu'il ne pose la question: "Frank, disons simplement que maintenant, ils sont un peu déplacés..." La Cadillac volante L'histoire est rapportée par le Dr Hynek lui-même, qui la raconta à Tim
Beckley lors d'une interview. Elle survient fin 1975 dans le Minnesota,
près d'une petite ville où s'était produite une vague localisée
d'observations d'ovnis. Hynek avait reçu un appel téléphonique d'un
officier de police de la région, qui avait enregistré une plainte d'une
nature pour le moins inhabituelle! Voici ce qu'a vécu le couple auquel le
policier faisait allusion: Après que le même scenario se fût répété une troisième fois (!), amenant le couple au bord de la crise de nerfs, une course-poursuite s'engagea, pendant laquelle les deux infortunés automobilistes parvinrent à relever le numéro d'immatriculation de la limousine hostile. Et soudain, alors qu'ils la suivaient à quelques mètres, celle-ci s'éleva au-dessus de la chaussée et disparut 'comme si elle était passée dans une autre dimension'! En vérifiant le numéro, la police s'aperçut qu'il avait bien été délivré à un habitant de la région, qu'elle contacta immédiatement. L'individu refusa d'abord de dire s'il était impliqué ou non dans l'épisode... puis, sous la menace d'une inculpation pour conduite dangereuse, il avoua être Témoin de Jéhovah, et considérer ce genre d'événements dans le contexte de sa religion, plutôt que comme une manifestation liée au phénomène ovni. L'arrache-coeur De toutes les apparitions de MIB citées de par le monde, celle dont fut témoin le Dr Herbert Hopkins est certainement la plus souvent mentionnée, tant elle représente l'archétype de ces manifestations. Certains détails, cependant, sont souvent omis, bien qu'ils soient de la plus grande importance: nous nous sommes attachés à n'en oublier aucun - à notre connaissance. Le Dr Hopkins, d'Orchard Beach, dans le Maine, avait été sollicité pour étudier le subconscient d'un jeune "enlevé", David Stephens, et était entré ainsi en contact avec le phénomène ovni, pour lequel il n'avait auparavant pas d'intérêt particulier. Cela allait le conduire à une célébrité dans le monde ufologique, qui ne devait rien à ses recherches, mais à une rencontre dont il se serait certainement passé: le soir du 11 septembre 1976 restera malheureusement à jamais gravé dans sa mémoire. Ce soir-là, il s'était exceptionnellement retrouvé seul à la maison - sa femme et son fils étaient sortis voir un film. Le téléphone avait sonné, et un homme s'annonçant comme le vice-président de la New Jersey UFO Research Organization avait sollicité un entretien au sujet de l'enlèvement de David (il fut vérifié plus tard que cet organisme n'existait pas). Curieusement, le Dr Hopkins avait accepté l'entrevue sans avoir demandé son nom à son interlocuteur (ce qu'il avoua n'être pas du tout son genre). L'inconnu avait dit qu'il serait là tout de suite: en effet, quelques secondes plus tard, Hopkins le vit arriver sur les escaliers conduisant au deuxième étage! Bien qu'intrigué par cette impossibilité physique de se trouver là si vite, le docteur lui ouvrit la porte et l'invita à entrer, sans formalité (attitude qu'il reconnut être très inhabituelle chez lui). L'individu se retrouva ainsi assis dans son salon moins d'une minute après qu'il eût appris son existence au téléphone! Hopkins ne put s'empêcher d'être fasciné par l'apparence étrange de la "personne" qu'il avait en face de lui: vêtu d'un costume noir impeccable, chaussures noires, chaussettes noires, cravate noire sur une chemise d'un bleu très foncé, le MIB portait de surcroît un melon, noir et poli, qu'il retira prestement, laissant apparaître un crâne parfaitement chauve et lisse! Sa peau était comme celle d'une poupée, lisse et ayant l'aspect du plastique, mais d'une blancheur cadavérique; elle était exempte de toute pilosité: pas de sourcils, ni même de cils, en revanche des lèvres d'un rouge brillant, sous un nez très petit et bizarrement implanté bas. Avec son costume sans un faux pli, il avait l'air d'un mannequin qui se serait soudain animé et serait sorti de sa vitrine. Même après qu'il se fût assis, son apparence demeurait si parfaite que le docteur n'en croyait pas ses yeux. Interrogé sur le cas qu'il étudiait, le Dr Hopkins commença d'exposer ses vues sur la question. L'individu approuvait en hochant la tête, et en disant de temps à autre: "c'est ainsi que je le comprends"... Pendant qu'il parlait, Hopkins était attiré par ses yeux: ils étaient très brillants, mais il ne parvint à en décrire précisément ni la forme, ni la couleur - sauf qu'ils étaient sombres. Pour relancer la conversation, l'inconnu disait simplement: "et alors?", toujours sur un ton monocorde, sans expression (de même qu'il s'était exprimé au téléphone - c'est d'ailleurs ainsi qu'il fut identifié comme étant bien la même personne). Son anglais était parfait, sans accent, mais il prononçait les mots l'un après l'autre, de façon espacée, comme une machine. Quand le MIB s'essuya la bouche du dos de la main, Hopkins se rendit compte que le rouge déteignait sur ses gants gris, laissant apparaître une bouche sans lèvres - celles-ci avaient simplement été dessinées sur sa peau de "plastique" blanc! Cette bouche était un simple trait droit, rectiligne, s'entr'ouvrant pour parler. Sa tête n'eût aucun mouvement, à aucun instant. Il dit soudain à Hopkins qu'il avait deux pièces de monnaie dans sa poche gauche (comment l'avait-il su?) et lui demanda d'en prendre une et de la tenir dans le creux de sa main - ce qu'il fit. "Ne me regardez pas, regardez la pièce", dit le MIB. La rondelle de cuivre prit alors une couleur argentée, puis bleue - et ensuite le docteur la vit complètement floue tandis qu'il sentait son poids disparaître. Elle s'était doucement dématérialisée sous ses yeux! L'étrange personnage demanda alors à Hopkins s'il connaissait Betty et
Barney Hill (les "abductés" les plus célèbres d'Amérique). Fortement secoué par cette visite, le Dr Hopkins effaça à contre-coeur ses bandes enregistrées, puis les détruisit. Il appela ensuite une journaliste qui s'était intéressée au cas de David Stephens, et lui demanda de ne rien publier, lui retirant sa caution. Puis il eut des problèmes inexplicables avec sa ligne téléphonique; ses patients ne purent plus l'atteindre: une voix leur disait que le numéro n'était plus en service. La compagnie fut avertie, et installa un relai spécial pour cette ligne, mais les ennuis continuèrent: les communications étaient interrompues, ou ne pouvaient être établies. Bien qu'agacé, le Dr Hopkins ne se sentit jamais réellement menacé; mais une question continua de le tourmenter: qu'était-il vraiment arrivé à Barney Hill? Un MIB au ministère Changeons complètement de décor. Quittons les Etats-Unis et retrouvons-nous en France, au début des années 1970. Deux ans auparavant, le 2 novembre 1968, était survenue une intervention d'ovni qui allait devenir l'une des plus célèbres du monde: le cas du Docteur X, ce médecin du sud de la France qui fut guéri d'une vieille blessure de guerre et d'un hématome plus récent après qu'il reçût un rayon lumineux émanant d'un objet qu'il avait observé de son balcon. Puis l'objet s'était dématérialisé dans un bang sonore, tandis qu'un mince fil s'élevait alors dans le ciel où il se changea en un point qui explosa comme un feu d'artifice... Malgré cet étonnant phénomène, l'intérêt des enquêteurs s'était porté sur une manifestation inexplicable et inattendue: l'apparition sur l'abdomen du docteur d'un triangle rouge de dix centimètres de côté, le lendemain de l'observation. Ce triangle allait réapparaître à la même date pendant plusieurs années consécutives, et le phénomène put même être filmé sans interruption. Le cas du Docteur X avait rejoint dans la légende ceux de Maurice Masse et de Marius Dewilde... Mais les étranges rencontres que fit le médecin à cette époque sont moins connus. Jacques Vallée les mentionne dans son livre Confrontations, sans livrer tous les détails, mais en fournissant suffisamment d'indications pour que l'interlocuteur du docteur puisse être assimilé à un MIB. Le premier contact, déjà, survint de façon bizarre, alors que le Docteur X était en vacances dans le sud de la France: il entendit soudain un sifflement dans sa tête et eut en même temps l'impulsion de regagner sa chambre d'hôtel. Alors qu'il pénétrait dans le hall, le gérant lui dit que quelqu'un était au téléphone et voulait lui parler! Une voix inconnue lui dit alors "qu'ils se rencontreraient bientôt pour parler de ce qu'il avait vu". Les vacances terminées, alors qu'il était rentré chez lui, il perçut à nouveau ce sifflement et fut "conduit" vers un homme qui l'attendait près d'une limousine de marque française, et dont la description ne nous surprendra pas: vêtu "comme un homme d'affaires", grand, brun, avec des yeux bleus remarquables. L'homme commença par s'excuser pour les dérangements électriques et les déplacements d'objets intempestifs que le docteur et sa femme avaient constatés dans leur maison. Cette rencontre fut suivie d'autres, au cours desquelles le médecin fut instruit sur la façon de se téléporter ou de voyager dans le temps. A une occasion, il fut emmené sur une route qui "n'existait pas". L'inconnu, qui demeura anonyme, apparaissait souvent un peu au nord de sa maison, sur un petit chemin peu fréquenté. Lors d'une autre rencontre, le MIB était en compagnie d'un humanoïde d'un mètre de haut, qui ne produisit aucun son mais dont les yeux jetèrent des éclairs dans toutes les directions, dans la maison du docteur où ils avaient pénétré. En 1971, il se passa un événement étrange, que le médecin français ne raconta que bien plus tard à Jacques Vallée. Il était à la maison, avec sa femme, et attendait des amis pour déjeuner. Ayant remarqué que sa voiture était au soleil, il alla la déplacer pour la soustraire à la chaleur. Et il ne revint pas. En effet, à peine assis au volant, il eut l'impulsion de se rendre jusqu'à la ville, où il rencontra à nouveau l'étrange visiteur. Le Docteur X a le souvenir d'avoir entendu: "il faut que nous nous rendions quelque part", puis de s'être trouvé étendu sur un lit, dans une chambre inconnue... En se levant et en regardant par la fenêtre, il aperçut à la fois le ministère de l'Intérieur (il était donc à Paris) et la limousine du MIB qui entrait dans la cour de ce ministère, saluée par les gardes de planton. Dans la chambre se trouvait un téléphone, et le docteur appela sa femme: vingt minutes à peine s'étaient écoulées, pendant lesquelles leurs amis étaient arrivés. Vingt minutes plus tard encore, la Citroën de l'interlocuteur mystérieux ressortait du ministère. Le Docteur X se retrouva alors dans la petite ville où il avait laissé sa voiture, et rentra chez lui, en demeurant face à l'inexplicable. MIB en Albion La National Security Agency (NSA) américaine dispose d'une importante base de télécommunications, bien sûr top-secrète, dans le Yorkshire (Angleterre), à Menwith Hill précisément. C'est là, juste à côté de la base, qu'en août 1972 un objet non identifié a été vu au sol par deux témoins. La police locale enquêta immédiatement, et convoqua une conférence de presse. Celle-ci n'eut jamais lieu. Deux hommes arrivèrent dans une limousine, agitèrent sous les yeux des policiers des accréditations du ministère de la Défense, congédièrent les journalistes et se mirent à interroger un des témoins, mais sur un détail seulement de son observation: le système d'ouverture de la porte de l'engin... Par la suite, le ministère démentit formellement avoir envoyé quiconque à cette occasion. Après une observation d'ovni en janvier 1976, une jeune femme du Lancashire reçut plusieurs coups de téléphones étranges, alors que son adresse n'avait pas été publiée. Puis deux hommes se présentèrent à son domicile, la bombardant de questions tandis que ses parents assistaient à la scène sans pouvoir réagir, comme sous l'emprise d'une force irrésistible. L'attitude des deux MIB était typiquement bizarre: l'un restait assis sans rien dire, tenant contre lui une étrange boîte noire; l'autre, qui était manchot, posait une quantité de questions n'ayant qu'un lointain rapport avec l'observation. Il se fâcha inexplicablement quand la jeune femme refusa les explications banales qu'il tenta de donner au phénomène qu'elle avait vu.
Par bonheur, celui-ci était déjà en main des ufologues pour analyse. Les deux visiteurs s'en allèrent sans chercher à savoir où se trouvait cette photographie.Le lendemain, le policier reçut un coup de téléphone d'un journaliste l'avertissant qu'il connaissait toute l'affaire et qu'il allait la publier! Cela l'effraya tellement qu'il voulut tout laisser tomber sur-le-champ. Jenny Randles s'informa discrètement auprès du journal dont se réclamait l'interlocuteur: personne n'avait appelé le témoin, et rien ne fut jamais publié dans ce journal. Panique à Draguignan Il fait beau, ce soir du 19 octobre 1973, et Gabriel D. invite sa fiancée à aller contempler le coucher du soleil depuis les hauteurs du Malmont, qui domine la petite ville de Draguignan, dans le sud de la France. La moto de Gabriel a tôt fait de les conduire jusqu'au point d'où l'on domine toute la région, mais là, un spectacle inattendu interrompt leur rêverie: une boule de lumière orangée traverse l'espace devant eux, avant de s'élever au-dessus de leur tête et de disparaître. Perturbés par cette apparition, les deux jeunes gens redescendent en ville, et font part de leur aventure à leurs amis. Quatre d'entre eux décident alors d'aller y voir de plus près, et dans deux voitures, se rendent jusqu'à la table d'orientation installée au sommet du Malmont. A peine arrivés, ils entendent de curieux sifflements et grognements, alors que des vagues de chaleurs se déversent sur eux! Puis une boule rougeâtre vient dans leur direction et se matérialise en un personnage sombre qui les domine de sa haute taille. Trois de ces étranges figures sont là et les entourent, quand la panique saisit les infortunés témoins de cette scène cauchemardesque: deux d'entre eux parviennent à filer rapidement, mais le moteur de l'autre voiture refuse de démarrer! Et les deux garçons sont cernés par ces trois hommes vêtus de noir et à l'allure menaçante. Un des jeunes hommes leur crie: "Etes-vous bons ou mauvais?" La réponse fuse sous forme de cris et de sifflements qui sortent en ouragan des trois MIB, d'un type vraiment démoniaque! Terrifiés, les jeunes gens, mus par leur instinct de survie, poussent
leur véhicule sur la pente, ce qui permettra au moteur de s'enclencher, et
ils prennent la fuite aussi vite qu'ils le peuvent. Grabuge à Mexico Un des cas de MIB les plus connus est celui de Carlos de los Santos Montiel, un jeune pilote mexicain de 23 ans. Carlos avait vécu une confrontation impressionnante avec des ovnis, le 3 mai 1975: alors qu'il était aux commandes de son Piper, deux petits disques étaient apparus, un à chaque bout d'aile. Les commandes ne répondaient plus, et un troisième disque, d'environ trois mètres de diamètre, avait foncé sur lui et même heurté sa carlingue! Les radars de Mexico-City avaient suivi toute la scène. Contre toute attente, le Piper de Carlos continua de voler et put se poser sans encombre. L'affaire ne tarda pas à faire les gros titres des journaux locaux. Carlos subit des examens médicaux et psychologiques, et fut traité suite au choc provoqué par sa frayeur, mais il fut ensuite déclaré apte à voler à nouveau. Il était devenu une célébrité et posa sa candidature aux Mexicana Airlines. Quinze jours après l'observation, Pedro Ferriz, le "Jean-Claude Bourret" du coin, l'invita à participer à son émission de TV, pour qu'il raconte son aventure en direct. Le jeune pilote accepta, et le jour convenu, se mit en route pour les studios. C'est alors que deux limousines noires ("des voitures de diplomates", dit-il) s'approchèrent de la VW de Carlos et l'encadrèrent. Ces véhicules étaient si neufs et si brillants qu'ils semblaient rouler pour la première fois. Leurs manoeuvres obligèrent le jeune homme à se garer sur le bas côté. Aussitôt, quatre hommes jaillirent des deux voitures et entourèrent celle de Carlos. L'un d'eux posa ses mains sur la portière, dont la vitre était baissée. Un autre lui dit d'une voix de robot (en espagnol): "Ecoute, garçon, si tu tiens à ta vie, et à ta famille, ne parle plus jamais de ton observation!" Et les quatre hommes, grands, de type nordique (blonds aux yeux bleus), vêtus de costumes sombres, repartirent sur les chapeaux de roues, avant que Carlos ait repris ses esprits. Mais la première pensée qui lui vint fut de faire demi-tour et de laisser tomber son interview télévisée. Quelques semaines plus tard, à la mi-juin 1975, le Dr J. Allen Hynek, le fondateur du CUFOS, qui était de passage à Mexico, chercha à voir Carlos Montiel. Celui-ci avait parlé à Pedro Ferriz de sa rencontre avec ce qu'il pensait être des agents de la CIA, mais le journaliste, qui connaissait le phénomène des MIB, le rassura un peu en lui disant que jamais les menaces proférées n'étaient mises à exécution. Carlos accepta donc de rencontrer le Dr Hynek, et après une première entrevue, l'ufologue américain invita le jeune témoin à venir partager son petit-déjeuner à son hôtel le lendemain, avant de repartir aux USA. Carlos partit de chez lui un peu plus tôt, pour pouvoir faire un
crochet par les bureaux de Mexicana Airlines, d'où il lança un coup de fil
pour annoncer son arrivée à Hynek. Mais sur les marches de l'hôtel, un MIB
l'accosta et lui dit sèchement: "Tu as déjà été prévenu une fois. Tu ne
dois pas parler de ton expérience." Carlos répondit qu'il allait juste
prendre un petit-déjeuner, et que le Dr Hynek pourrait l'aider à
comprendre ce qui s'était passé pendant cette observation - que tout le
monde, d'ailleurs, connaissait par les journaux. Mais le MIB le poussa
brutalement en arrière, ajoutant: Impressionné à nouveau, le jeune homme n'insista pas davantage et rentra chez lui. Mais plus tard, quand il osa parler de tout cela, il ne fut plus inquiété, et ne sentit plus jamais sa sécurité mise en danger. Quand il parla de son histoire aux ufologues Jerome Clark et Richard Heiden en 1977, il leur confia deux détails qui l'avaient particulièrement frappé: le teint très pâle de ces MIB, et le fait que jamais il ne les vit ciller des paupières. Ils avaient un regard fixe, comme celui d'un automate. Un appariteur intimidant Le professeur Rojcewicz feuilletait sans trop de conviction un livre
sur les ovnis, assis à une table de la bibliothèque de l'Université de
Pennsylvanie (c'était en 1980). Un de ses collègues le lui avait
recommandé, car il avait pensé qu'en tant que folkloriste, il aurait pu y
trouver un intérêt. Dans l'instant qui suivit son départ, le professeur fut saisi d'une intense frayeur. Il se leva pour chercher quelqu'un qui aurait été témoin de la rencontre, et qui puisse le rassurer; mais la bibliothèque était étrangement vide, alors qu'à cette heure, elle était habituellement fréquentée par de nombreux étudiants. Cette solitude ajouta encore à son impression d'avoir vécu quelque chose de totalement anormal. Il retourna à sa place et poursuivit sa lecture. Quand il quitta les lieux, plus d'une heure après, l'endroit avait repris son aspect ordinaire et animé. Quant à Peter Rojcewicz, il ne tarda pas à devenir l'une des personnes les mieux informées de la saga des MIB.
La suite immédiatement, dans Les MIB II: Le Retour! |